Vous vous trouvez dans la tranchée faite par les gallo-romains dans la colline afin de régulariser la pente de la voie. Cette pente reste cependant assez forte : environ 14% en moyenne.
Au milieu de cette tranchée, on remarque le bombement de la voie avec, de part et d’autre, un fossé destiné à drainer l’eau de pluie. La surface de roulement, de 5m de largeur, constituée de pavés, est de nos jours très abîmée et déstructurée.
Il faut s’imaginer le travail colossal qu’effectuèrent les gallo-romains pour creuser cet ouvrage.
Contrairement aux Grecs qui ne ménageaient pas les détours, les ingénieurs militaires romains eux, établissaient des voies rectilignes avec de nombreux ouvrages d’art tels que les ponts et les tunnels sur de grands axes impériaux ; l’essentiel pour eux était de réduire les distances.
Dans nos régions, les voies militaires ne sont pas nombreuses. Beaucoup de routes antiques reprennent plus ou moins le tracé d’anciennes voies gauloises en les améliorant.
Les larges voies comparables à nos routes nationales, qui reliaient les grandes villes entre elles, étaient financées par l’état. Des routes secondaires dont l’entretien était aux frais des cités les recoupaient, tandis que les petites routes semblables à nos chemins étaient à la charge des propriétaires dont elles traversaient les terrains.
Tous les milles (1480m), au bord de certaines grandes voies, étaient posées des bornes milliaires qui pouvaient mesurer jusqu’à 1m80 de hauteur sans compter le socle. Elles indiquaient le nom de l’empereur qui avait fait construire ou réparer la voie, ainsi que la distance qui restait à parcourir pour arriver au chef-lieu de la cité la plus proche.
On peut admirer un très bel exemplaire de borne milliaire au musée de Langres qui était située sur la voie gallo-romaine de Langres à Naix, au nord de Nogent-en-Bassigny et qui a été érigée sous l’Empereur Nerva en 97 ap. J.-C. Des relais, auberges et gîtes d’étape jalonnaient également ces routes pour permettre aux voyageurs de faire une pause ou de passer la nuit.
Suivez la voie jusqu’en haut de la tranchée. Là, vous quitterez le sentier de découverte du site archéologique, pour retrouver sur votre droite le balisage vert et jaune du circuit de randonnée.
Avant de reprendre votre chemin, arrêtez-vous un instant, plongez dans votre imagination et reconstituez les lieux, il y a 2000 ans, quand les chariots des marchands gravissant péniblement le coteau, s’arrêtaient un instant pour souffler et admirer le fier tombeau qui se dressait devant eux.
Votre prochaine étape vous mène à la rencontre de bornes gravées, visibles en forêt.
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